audio: Jacques Bouveresse, pour son livre Les premiers jours de l’inhumanité. Karl Kraus et la guerre
La Grande table idées par Raphaël Bourgois, 04/04/2019
Jacques Bouveresse
Les premiers jours de l’inhumanité
Karl Kraus et la guerre
Hors d’atteinte
Faits & idées
2019
Présentation de l'éditeur
La description que donne Kraus du rapport
très spécial que l’innocent persécuteur entretient avec le mensonge
correspond si exactement au chef de la démocratie la plus puissante du
monde qu’elle pourrait presque sembler faite par anticipation pour lui.
Lui aussi a compris mieux que personne que la meilleure façon de mentir
est d’accuser les autres d’être ceux qui le font, et de le faire en
particulier quand ils disent la vérité à son sujet. C’est donc le
menteur – que le fait de ne tenir, pour sa part, aucun compte de la
vérité ne gêne pas le moins du monde, mais qui sait qu’il peut être
important pour ses adversaires de ne pas risquer d’en être soupçonné –
qui accuse les autres d’inventer et de diffuser des fake news.
« On n’arrive pas à croire à quel point on doit tromper un peuple
pour le gouverner », écrivait Adolf Hitler dans une des premières
versions – amendée par la suite – de Mein Kampf. Alors
qu’aujourd’hui le contexte international offre régulièrement la
tentation d’établir des parallèles avec les années 1930, le philosophe
Jacques Bouveresse revient aux écrits du fervent opposant autrichien au
nazisme Karl Kraus pour le confronter à la période actuelle. Une
propagande fondée sur l’émotion et la destruction de l’intellect,
consistant à augmenter la tolérance du peuple au mensonge et à la
brutalité, à accuser ses adversaires des atrocités qu’on commet soi-même
et à faire croire ses électeurs à une revanche sociale qui n’est en
réalité rien d’autre qu’une destruction de la démocratie : voilà qui
n’est pas sans résonances avec le comportement de certains dirigeants
actuels, que ce livre éclaire différemment.
Né dans le Doubs en 1940, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Ludwig Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en est professeur honoraire depuis 2010. Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus.
Né dans le Doubs en 1940, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Ludwig Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en est professeur honoraire depuis 2010. Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus.
- Préface: Marie Hermann & Sylvain Laurens
- Suivi d'un entretien avec Jacques Bouveresse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire