à paraître:
Jacques Bouveresse
Les foudres de Nietzsche
Et l'aveuglement des disciples
Hors d'atteinte
Faits & idées
octobre 2021
Présentation de l'éditeur
Étant donnée l’hostilité ouverte, constante, déterminée, et même
violente que Nietzsche a manifestée contre la démocratie, le socialisme,
le progrès social, l’égalité – y compris, soit dit en passant,
l’égalité entre les hommes et les femmes –, il n’aurait jamais dû,
semble-t-il, y avoir un Nietzsche de gauche. Et pourtant il y en a bel
et bien eu un, et c’est même celui-là qui a occupé dans la
période récente le devant de la scène et est devenu plus ou moins le
Nietzsche officiel. Il n’en demeure pas moins qu’entre ceux qui ont
cherché à faire de lui un penseur nazi et ceux qui ont considéré comme
allant au contraire à peu près de soi qu’il était un penseur de gauche,
on se demande réellement à qui il faut décerner la palme dans l’art de
ne pas lire un auteur.
Depuis des décennies, Nietzsche est en
France l’objet d’une double méprise : l’invention absurde mais tenace
d’un Nietzsche de gauche (Deleuze) et son enrôlement dans une vaste
entreprise de reformatage du concept de vérité (Foucault) que toute sa
philosophie contredit. Lecteur assidu, resté longtemps discret, Jacques
Bouveresse n’a jamais cru à ces fables. Poursuivant la réflexion engagée
dans Nietzsche contre Foucault (Agone, 2016), et au terme d’une
longue plongée dans les Fragments posthumes, dont il a tiré un trésor de
citations, retraduites puis agencées avec soin, il offre ici un double
portrait du philosophe : Nietzsche en chercheur de vérité, moraliste
ironiste, lucide et passionné ; Nietzsche en penseur politique,
défenseur d’un radicalisme aristocratique selon lequel la masse du
peuple doit obéir, travailler et être asservie pour que l’élite puisse
être libre, commander et créer.
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