compte-rendu par Eveline Pinto, Jacques Bouveresse, Bourdieu, savant & politique, Questions de communication, 7.2005, pages 470-73
Jacques Bouveresse
Bourdieu, savant & politique
Agone
2004
Présentation de l'éditeur
Ce livre réunit deux penseurs hétérodoxes, l’un philosophe, l’autre sociologue, également professeurs au Collège de France. Celui qui reste parle de l’ami qui n’est plus, de ce qu’il a appris de lui, du rapport à la science, aux pouvoirs et à la société, de leurs désaccords aussi, et de leurs colères communes.
« Bourdieu aurait sûrement dérangé un peu moins son époque s’il s’était contenté d’assumer le rôle qui est prévu pour les gens comme lui : celui de l’homme de science – détenteur d’un savoir qui était, dans son cas, énorme et parfois écrasant –, que la position d’exception qu’il occupe protège contre le contact avec les réalités et les modes de pensée “vulgaires”. Mais il ne l’a justement pas voulu et il est curieux qu’on lui ait reproché, parce qu’il était un des intellectuels les plus prestigieux et, du point de vue social, les plus privilégiés de notre temps, d’avoir réussi à rester en même temps aussi proche des gens les plus ordinaires. C’est justement, en grande partie, à cause de l’identité de nos réactions sur la façon dont la raison savante devrait traiter le “sens commun” et les “gens du commun” que nous avons, lui et moi, sympathisé spontanément depuis le début. Bourdieu a dit qu’il ne s’était “jamais vraiment senti justifié d’exister en tant qu’intellectuel”. Et, à la différence de beaucoup d’autres, il n’a pas seulement essayé, mais également réussi à exister autrement. »
(merci à Eveline Pinto pour l'info)
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