ISSN : 2269-5990

lundi 25 février 2013

en ligne: Jacques Bouveresse, Etudes de philosophie du langage

Jacques Bouveresse 
Etudes de philosophie du langage
collection Langage et connaissance
site éditorial « La philosophie de la connaissance au Collège de France »  
2013
 
Il est tout à fait possible que les attaques auxquelles a été soumise, de divers côtés, la notion traditionnelle de signification, et l’apparition de toute une série de doctrines ou de tendances que l’on pourrait regrouper sous la dénomination générale commode de « scepticisme sémantique » apparaissent, après coup, comme ayant constitué l’un des événements majeurs, pour ne pas dire l’événement majeur, de la philosophie de la deuxième moitié du vingtième siècle. Par « scepticisme sémantique », j’entends ici une attitude qui peut aller de la simple contestation de la possibilité de soumettre une notion comme celle de « signification » à un traitement théorique approprié à la négation pure et simple de l’existence de faits sémantiques qu’il pourrait être question d’expliquer à l’aide d’une théorie quelconque.
Par ailleurs, il n’est que trop juste de remarquer que la période récente s’est également distinguée, en contrepartie, par des formes non moins typiques de confiance exagérée dans les possibilités que la théorie de la signification offre aujourd’hui à la philosophie – la plus remarquable d’entre elles étant représentée par l’idée, dont Michael Dummett aura été le défenseur le plus convaincu et le plus talentueux, que la théorie de la signification pourrait avoir accédé depuis Frege au statut de nouveau paradigme de la philosophie première.

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