Jacques Bouveresse
Les premiers jours de l’inhumanité
Karl Kraus et la guerre
Hors d’atteinte
Faits & idées
7 Mars 2019
Présentation de l'éditeur
- Préface: Marie Hermann & Sylvain Laurens
 - Suivi d'un entretien avec Jacques Bouveresse
 
La description que donne Kraus du rapport 
très spécial que l’innocent persécuteur entretient avec le mensonge 
correspond si exactement au chef de la démocratie la plus puissante du 
monde qu’elle pourrait presque sembler faite par anticipation pour lui. 
Lui aussi a compris mieux que personne que la meilleure façon de mentir 
est d’accuser les autres d’être ceux qui le font, et de le faire en 
particulier quand ils disent la vérité à son sujet. C’est donc le 
menteur – que le fait de ne tenir, pour sa part, aucun compte de la 
vérité ne gêne pas le moins du monde, mais qui sait qu’il peut être 
important pour ses adversaires de ne pas risquer d’en être soupçonné – 
qui accuse les autres d’inventer et de diffuser des fake news.
« On n’arrive pas à croire à quel point on doit tromper un peuple 
pour le gouverner », écrivait Adolf Hitler dans une des premières 
versions – amendée par la suite – de Mein Kampf. Alors 
qu’aujourd’hui le contexte international offre régulièrement la 
tentation d’établir des parallèles avec les années 1930, le philosophe 
Jacques Bouveresse revient aux écrits du fervent opposant autrichien au 
nazisme Karl Kraus pour le confronter à la période actuelle. Une 
propagande fondée sur l’émotion et la destruction de l’intellect, 
consistant à augmenter la tolérance du peuple au mensonge et à la 
brutalité, à accuser ses adversaires des atrocités qu’on commet soi-même
 et à faire croire ses électeurs à une revanche sociale qui n’est en 
réalité rien d’autre qu’une destruction de la démocratie : voilà qui 
n’est pas sans résonances avec le comportement de certains dirigeants 
actuels, que ce livre éclaire différemment.
Né dans le Doubs en 1940, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Ludwig Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en est professeur honoraire depuis 2010. Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus.
Né dans le Doubs en 1940, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Ludwig Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en est professeur honoraire depuis 2010. Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire